par Giggle » 12 Déc 2005 17:22
en gros, pour Venise, tout commence comme ça. Le reste est un peu flou
Le tintement d’une clochette sortit Totti de sa somnolence, deux clients entraient dans son magasin.
-Signore Baldoni, votre visite m’honore, s’exclama-t-il en se levant péniblement.
-Buongiorno Signore Totti, comment vous portez-vous ?
Frappé d’un embonpoint avancé, le Signore Totti semblait bien se porter.
Antiquaire et importateur de curiosités orientales de son état, Alphonso Totti, n’avait pas à se plaindre en effet, les affaires marchaient bien pour sa petite boutique de Venise. Et Baldoni était un de ses plus gros clients, un homme de qualité et de bon goût qui dépensait sans compter. Totti comptait bien mettre les petits plats dans les grands pour ce visiteur et l’homme qui l’accompagnait.
Baldoni souriait calmement face à l’empressement du marchand obèse qui ne tarda pas à commencer à lui parler des dernières breloques qui avaient échoué dans son magasin. Des marchands comme celui-ci, il en avait vu des milliers, phéniciens, romains, flammands, anglais... A chacune de ses incarnations, l’onirim avait croisé de nouveaux humains déployant plus d’ingéniosité à tenter de rouler leur semblable plutôt que d’ouvrir les yeux sur la réalité du monde qui les entourait.
Alors que Totti se lançait dans une tirade enflammée vantant la grâce d’une statuette indienne très quelconque, Baldoni se retourna vers son ami.
Ethaniael souriait doucement lui aussi, manifestement amusé par le manège du marchand.
Les deux onirims déambulèrent calmement dans la boutique, allant d’articles en articles au grès du discours de Totti. On trouvait dans la boutique des objets d’origines diverses, toutes garanties authentiques. Pour l’œil expert de Baldoni, la grande majorité de la marchandise de Totti n’était pas d’une grande qualité mais elle avait le mérite de sortir du lot et on y faisait parfois des trouvailles. En compagnie d’Ethaniael, il comptait bien trouver quelque chose à offrir pour la réception à laquelle tout deux étaient conviés le soir même.
Les yeux de Baldoni s’attardèrent sur une paire de longs sabres remisée dans un coin. Totti s’en rendit compte immédiatement et sauta sur l’occasion.
-Vous avez remarqué mes nouveaux joyaux Signore, deux magnifiques sabres provenant du Japon, ils sont autant des armes de guerre que des marques d’honneur et…
Le marchand leur tendit les sabres tout en vantant la finesse des décorations qui ornaient les gardes et les fourreaux.
Les deux onirim jetèrent un coup d’œil distrait sur les armes sans y porter plus d’attention. Seule une impression désagréable poussa Ethaniael à leur porter un peu plus d’intérêt.
-Le grand sabre est un katana, le petit est un wakizashi, poursuivit le marchand voyant l’intérêt suscité par ses articles, cette paire est indissociable car ils furent forgés ensembles. Ils ont leur propre histoire, le grand symbolise la terre et la mort tandis que le petit symbolise le ciel et la vie. J’estime qu’ils doivent dater du XVeme ou XVIeme siècle et….
Baldoni ne comprenait pas ce qui pouvait ainsi retenir d’attention de son ami. Il n’avait rien vu d’exceptionnel et il se voyait mal offrir une paire de sabres à la maîtresse de soirée. Un simple coup d’œil d’Ethaniael suffit.
-Ho, mon chère Totti, fit Baldoni en avisant une porcelaine à l’opposée du magasin, vous vouliez me cacher cette merveille ?
Le marchand détourna son attention des sabres et s’empressa de commencer la description du vase chinois qu’avait désigné Baldoni. Ce dernier, tout en faisant mine d’écouter le marchand avec le plus grand intérêt, regarda Ethaniael détailler rapidement les sabres en vision-ka puis reprendre son regard habituel et lui faire signe.
Ces sabres sortaient de l’ordinaire.
Baldoni coupa Totti au milieu d’une tirade sur la finesse des porcelaines de l’époque Ming.
-Cette paire de sabre a retenue notre attention Signore Totti, nous vous la prenons.
Je vais mourir, je vais mourir.
Je vais vivre, je vais vivre.
Voici l'Homme Chevelu qui a fait briller le soleil à nouveau pour moi.
Là haut, encore plus haut,
En haut de l'échelle,
Le Soleil brille.