Tes doigts sont occupés à manier le fin stylet d'ivoire avec tout la lenteur, la concentration et l'application requises pour la tache qui t'incombe. A tes cotés, les assistants procèdent à la préparation du corps étendu sur l'unique table en marbre qui orne la pièce. L'odeur écoeurante d'un corps déjà partiellement atteint par la rigidité cadavérique que l'on ouvre emplit soudain la pièce, tandis que les lames incisent l'abdomen pour y introduire une préparation à base de plantes destinée à dissoudre les entrailles. Le cadavre est celui d'un petit artisan, un potier des quartiers sud de la ville, et qui sera, de par son faible statut, embaumé promptement et sans apprêts particuliers. Le maître-embaumeur, au visage voilé par son masque d'Anubis, observe silencieusement les travaux de ses assistants, et te dicte d'une voix monocorde diverses informations sur le défunt, que tu reportes sur une tablette d'argile disposée entre tes jambes. Celle-ci aboutira, comme l'ensemble des fruits de ton travail, dans les archives de la maison des morts.
S'il est bien une chose que la révolution religieuse initiée par Pharaon a été bien incapable de changer, c'est la cérémonie d'embaumement. Malgré le nouveau culte atonien et son monothéisme affiché, Pharaon a du renoncer à modifier un rite aussi essentiel du point de l'ordre social des 2 Egypte. Les mystes, en particulier ceux de la chapelle du Midi, ont vite réalisé que les postes d'embaumeurs constituaient les derniers refuges surs de leur pouvoir en crise. Ainsi, le maître embaumeur et ses apprentis sont il tous, de manière à peine camouflée, des officiants de la sinistre liturgie des mystères du Midi. S'il est un lieu,dans la ville d'Akhet-Aton, capitale nouvellement construite d'Amenophis IV (dit Akhenaton) où le pouvoir myste est encore intact, c'est bien celui dans lequel tu te trouves actuellement ....
Je te laisse un peu la main, tu peux décrire tes impressions/réactions etc ... N'hésite pas à broder autant que tu le souhaites.